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Photo du rédacteurSami Rixhon

Une ode à Montréal

Montréal, c’est l’hiver rude, les cônes orange et les logements dispendieux. Mais Montréal, c’est aussi un multiculturalisme profondément riche, une effervescente vie nocturne et une population accueillante. Le Centre des mémoires montréalaises, aussi appelé le MEM, tient des expositions sur la métropole québécoise depuis la fin du mois de septembre, dépeignant les différentes réalités qui façonnent l’esprit de ville.


Crédit photo: Sylvain Légaré

En entrant dans le bâtiment, la dizaine d’enseignes, provenant de la défunte Boîte Noire à CBC en passant par des panneaux de St-James United Church ou de Lesage,  procure un effet vertigineux. C’est ensuite une murale du collectif EN MASSE qui accueille les visiteurs et les visiteuses du MEM. Elle illustre en noir et blanc Maurice Richard, le Stade olympique, la Basilique Notre-Dame ou encore des phrases du parler québécois (« Y fait frette »), entre autres.


La pluralité des propositions artistiques fournie permet notamment de rendre le contenu du MEM aussi riche et pertinent : outre l’aspect visuel aperçu d’emblée dans l’entrée, le centre offre naturellement des informations variées sur la ville à travers des panneaux descriptifs, allant du nombre de personnes en situation d’itinérance à Montréal aux revendications territoriales des peuples autochtones, sans oublier les origines des ruelles ou l’importance des dépanneurs dans la culture d’ici. 


Les expositions sont également ponctuées d’une conception sonore locale (sons de métro, notamment), de maquettes et cartes du territoire, de capsules explicatives ou encore d’installations rappelant le folklore montréalais.


Une mention à la boîte d’appel authentique du début des années 1900, qui servait à alerter un incendie avant que le 911 ne prenne le relais à l’avènement des téléphones, comme à une partie des boules multicolores officiellement appelées 18 nuances de gai, accrochées au plafond du MEM, qui avaient fait le bonheur du Village gai de 2017 à 2019.


Crédit photo: Sylvain Légaré

La section « Montréal Chez Moi » reflète à merveille l’identité propre à la métropole. Mené par l’illustratrice Sandra Dumais, le projet vante l’ouverture d’esprit de la population montréalaise à travers les histoires de jeunes immigrants et immigrantes. À partir de pancartes accrochées sur des cordes à linge, écrites et dessinées à la main, les jeunes racontent pourquoi ils et elles aiment autant la ville et pourquoi Montréal, maintenant, c’est chez eux et elles. Des cartes sont mises à disposition afin que les visiteurs et visiteuses puissent ajouter leur pierre à l’édifice, en déclarant également leur flamme à Montréal.


Rappelons que, selon un recensement de 2021 de Statistique Canada, près de 35% de la population montréalaise est née à l’extérieur du pays.


Vivre la ville différemment


« Ici et là / dispersés sur le quadrillé de ruelles et d’artères de cette ville / ces gens qui à leur façon en sont la pulsation ».


Cette phrase est rédigée sur un mur à quelques mètres à peine de l’exposition en vedette du MEM, Détours - Rencontres urbaines.


Crédit photo: Sylvain Légaré

Sur des écrans disposés partout dans la salle, des capsules vidéo de quelques minutes qui racontent la vie d’une personne ou d’un groupe de personnes vivant à Montréal sont diffusées. Et non pas d’une célébrité, on y retrouve un vendeur de sapin, une membre d’un club country, un mystérieux artiste urbain, une famille mexicaine ou encore une association de skateurs.


Parce que Montréal ne se vit pas de la même façon pour deux personnes, parce que l’immensité de la ville rend l’histoire de chaque habitant et habitante profondément unique.


Le MEM, encore à l’aube de son aventure, a su brillamment pourvoir la mission donnée dans ses premiers mois d’existence : se rappeler pourquoi ces gens peuvent être fiers d’être Montréalais et Montréalaises.


Crédit photo: Loïc Romer


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