Durant cette même période de recherche identitaire, on se dit être en mesure de découvrir sa véritable orientation sexuelle.
Mais pour ce faire, il faut être capable de se découvrir soi-même.
Or, l’ironie ici présente, c’est que nous sommes inconscients que la reconnaissance de soi s’étale jusqu’à ce que notre cœur arrête de battre.
Adolescente, ma mère n’aurait jamais deviné qu’elle voudrait terminer sa vie aux côtés d’une femme. Elle ne s’était jamais posé toutes ces questions existentielles que grand nombre de gens se posent. Rebelle et aventureuse, sa jeunesse était pleinement active.
Elle aimait beaucoup les hommes, se prononçant naturellement hétérosexuelle à l’époque.
D’autre part, elle ne pouvait se prononcer ou s’affirmer homosexuelle. Elle pouvait pourtant croiser des femmes qui étaient admirables à ses yeux et se dire : « si j’étais lesbienne, elle serait probablement mon genre ».
La seule barrière à cette pensée si naturelle, c’était l’aspect sexuel. Elle n’avait aucune attirance sexuelle envers les femmes. Ça ne l’intéressait pas.
Jusqu’au jour où elle a rencontré cette femme. Sortie de nulle part et sans préavis, cette dernière est venue chambouler l’existence de ma maternelle.
Au fil du temps, elle est tombée sérieusement amoureuse de sa personnalité. D’évidence, leur relation à long terme a naturellement amené le côté sexuel. Curieuse, elle était prête à découvrir l’inconnu qui se présentait devant elle. De son côté, affirmée depuis l’âge de 18 ans, ma belle-mère était prête à lui transmettre ses connaissances.
Jusqu’à présent, ma mère a eu plusieurs copains.
Elle a eu quelques amants. Elle a eu mon père. Et elle a maintenant Mélanie.
À ce jour, ma mère ne se considère pas personnellement comme homosexuelle, ni bisexuelle, ni pansexuelle. Ce genre de pensée ne lui est jamais invoqué.
Elle considère simplement qu’elle a trouvé la bonne personne pour le restant de ces jours.
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