Crédit photo : Maxyme G. Delisle
Il s’avère que je suis une grande amatrice de romans graphiques. Il s’avère aussi qu’une des œuvres m’ayant le plus réconfortée dans la vie est la série de bandes dessinées Paul de Michel Rabagliati. Voici donc, sur un ton plus personnel qui m’est inhabituel, un portrait de cet illustrateur avec qui j’ai eu la chance de m’entretenir juste avant sa dernière séance de dédicaces au Salon du livre de Montréal.
J’arrive au kiosque des éditions La Pastèque pour y rencontrer Rabagliati et nous nous installons dans ce qui est probablement un coin lecture. D’abord, je lui demande d’où lui est venue sa passion pour l’illustration. Il me répond que lorsqu’il était enfant, il s’est vu offrir des bandes dessinées continuellement. Son intérêt manifeste pour les BD, notamment Les aventures de Tintin et Spirou et Fantasio, encourage ses parents – dont un père œuvrant en typographie – à l’abonner à toutes les revues hebdomadaires de comics possibles afin de nourrir cet engouement.
Plus tard, un jeune Rabagliati à l’école secondaire tombe sur un livre dans une bibliothèque de quartier qui s’intitule Comment on devient créateur de bandes dessinées par Franquin et Jijé (Spirou et Fantasio). C’est donc ce qui marque ses débuts en illustration, passant de la reproduction de dessins de ses bédéistes favoris sur la table de la cuisine à la conception de ses propres personnages en dessin.
Encore aujourd’hui, l’illustrateur entame ses créations tel qu’appris durant sa jeunesse : sur papier, comme le faisaient les dessinateurs les plus célèbres. Il me raconte qu’il a quand même laissé sa chance aux nouvelles technologies en graphisme, jusqu’à ce qu’il perde tous ses fichiers des quinze dernières années faute de mises à jour de logiciels.
Extrait : Paul à Québec, Michel Rabagliati
Finalement, nous discutons de sa série à succès Paul, dont la représentation authentique des thèmes de la vie courante lui vaut sa popularité auprès des Québécois. C’est aussi une façon de vivre les annales de l’histoire de Montréal, où Michel Rabagliati a grandi, à travers des personnages attachants dans lesquels on se reconnaît.
Je demande donc à l’auteur à quel point ses récits sont inspirés de faits vécus et quelle est la place qu’occupe Montréal dans ses livres. Pour sa part, il s’inspire énormément de ses expériences personnelles pour Paul. Selon lui, il faut du vrai pour que les lecteurs y croient. Le bédéiste m’explique aussi qu’il n’a jamais été porté à créer des personnages fantaisistes qui se démarquent, car il a besoin de croire en ses illustrations. En ce qui concerne sa ville natale, les œuvres de Rabagliati témoignent réellement de son amour pour celle-ci. Ce n’est pas qu’il n’aime pas voyager, mais l’auteur trouve sans cesse du plaisir à explorer sa propre ville et le Québec dans tous ses recoins.
Sur ce, notre entrevue se conclut, car on peut voir au loin la file d’attente qui se forme en vue de sa séance d’autographes. Je le remercie pour son temps et sors du Salon, reconnaissante des découvertes que nous fait faire la culture sous toutes ses formes.
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