top of page
Photo du rédacteurÉlisa Marchildon

The wolves always come at night : la bataille des traditions mongoles

Entre documentaire et fiction, The wolves always come at night de Gabrielle Brady, présenté aux Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal (RIDM), plonge le public dans le mode de vie des éleveurs de la Mongolie et réussit, in extremis, à toucher les cœurs. 


Mention: photo: Dossier de presse du RIDM 2024

Il s’agit du récit contemplatif de deux bergers qui ont dû sacrifier leur mode de vie pour permettre à leur famille de survivre, Davaasuren Dagvasuren (Davaa) et Otgonzaya Dashzeveg (Zaya). Le film, inscrit à la compétition internationale de longs métrages, offre une dualité dans sa conception comme dans ses décors.


Le couple, qui est derrière le scénario, incarne sa propre histoire à l’écran. Le documentaire et la fiction se tiennent ainsi main dans la main pour la durée du film. L’auditoire ne peut jamais savoir lequel domine. C’est le cas particulièrement à la fin, où il est difficile de distinguer s’il s’agit d’un rêve ou de la réalité. L’action, quant à elle, se déroule dans deux lieux aux valeurs et aux modes de vie opposés; les plaines arides ainsi que la ville en développement.


Une nature familière


Le bonheur de cette famille est évident au milieu de l’infinité des terres jaunâtres. Ils y embrassent leurs traditions et entretiennent une relation symbiotique avec leur troupeau de chèvres et leurs chevaux. 


Cette relation est mise en lumière chez Davaa, le père, responsable des animaux. L’amour incontestable qu’il porte à son troupeau brille lorsqu’il aide ses brebis à donner naissance, leur parlant et les rassurant tout au long de l’accouchement. Il s’agit de moments très touchants qui prouvent qu’il ne s’agit pas d’un métier, mais d’une vocation.


La première moitié du film construit l’identité des personnages pour mieux l’enlever lorsqu’ils sont forcés de quitter ces lieux familiers, les changements climatiques les plaçant dans une situation trop précaire. Le public se sent inconfortable lorsque ce n’est plus le bruit du vent qui rythme les nuits, mais les aboiements des chiens de la ville.


Le plat émotionnel


Le sentiment d’étrangeté lié au déménagement est donc bien transmis, mais dans l’ensemble, l’œuvre a de la difficulté à communiquer le déchirement que cette décision représente. Au lieu d’être face à une montagne russe d’émotions, il s’agit davantage d’une plaine.


La qualité du jeu des actrices et acteurs est notamment très limitée, ces derniers et dernières n’étant pas comédien·nes. Les personnages les plus convaincants sont les jeunes enfants dont les pleurs sont bien réels. Ce manque de profondeur émotionnelle est particulièrement ressenti lorsque Davaa retrouve la moitié de son troupeau mort après une tempête et qu’il ne laisse échapper qu’un ou deux jurons. Bien que l’événement soit horrible, surtout considérant son attachement envers ses bêtes, il n’a pas la réaction envisagée et laisse les spectateurs et spectatrices sur leur faim.


Le film se rattrape de justesse lors des dernières minutes, quand le patriarche libère enfin ses émotions et pleure devant sa femme, lui avouant qu’il s’ennuie de son étalon adoré qu’il a dû vendre pour financer le déménagement. Enfin, l’auditoire ressent sa douleur. Enfin, cette histoire semble réelle.

Comments


  • Instagram
  • Facebook
  • TikTok
  • X
  • Vimeo
  • YouTube
  • LinkedIn
bottom of page