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Lina Heckenast

SWMRS : De Myspace à Montréal

La formation californienne SWMRS était de passage au Club Soda le 3 décembre dernier dans le cadre de leur tournée nord-américaine. Le temps d’une soirée, je suis redevenue la jeune punk de mon adolescence.


La prestation a débuté avec la chanson Palm Trees, parue sur l’édition remastérisée de leur premier album, Drive North. Le choix de la première pièce n’était pas anodin; la chanson représente une étape importante de la carrière du groupe, puisqu’il avait été signé avec l’étiquette Fueled By Ramen, un gros joueur dans l’industrie de la musique.


Le groupe s’est lancé en musique dans l’âge d’or de Myspace sous le nom d’Emily’s Army. J’avais 12 ans quand j’ai entendu leur premier démo, This Kid. J’étais en amour. En plus d’avoir le plus gros kick du monde sur les membres du groupe, leur musique était parfaite à mes yeux, les paroles étaient loufoques mais accrocheuses et je savais qu’ils allaient un jour sortir des confins du web. Leur musique s’est assombrie avec les années, tout comme les paroles qui l’accompagnent, ce qui en a fait la trame sonore de mon adolescence.


Moins de gros barbus, plus de petites tenues


Malgré leur jeune âge, on aurait pu croire que les musiciens jouaient ensemble depuis une trentaine d’années. Le groupe a livré une prestation énergique, qui s’est reflétée dans l’assistance. À plusieurs reprises, le chanteur Cole Becker, s’est arrêté pour dire à quel point il était ému de recevoir tant d’amour. Et il faut dire que j’étais également surprise puisqu’au premier regard, les spectateurs ne formaient pas une foule typique d’un show de punk : j’ai compté environ trois vestes de jeans pour sept chandails de velours. Moins de gros barbus, plus de petites tenues, voilà comment je décrirais la soirée.


« If someone harasses you tonight, you turn around and punch them in the face »


Après la chanson Miss Yer Kiss, le leader de la formation a entamé un discours contre les agressions sexuelles, encourageant à la fois les victimes et les témoins à répliquer avec force. « Il n’y a pas de place pour ce genre de comportement ici, à l’extérieur ou n’importe où. » Il a poursuivi sa tirade en mentionnant que les personnes trans et les personnes handicapées n’étaient pas des fardeaux et que les « black lives matter ».


S’exprimant en français à plusieurs reprises, le groupe a aussi fait un clin d’oeil à Montréal en jouant un extrait de Bird on the Wire de Leonard Cohen avant d’entreprendre les deux dernières pièces de leur prestation. C’est sur Drive North, pièce tirée de l’album du même titre, que SWMRS a quitté la scène, laissant la place à The Interrupters, avec qui ils partagent la scène lors de cette tournée.


Chose certaine, je n’ai plus 12 ans et malgré les efforts de Justin Timberlake pour nous prouver le contraire, Myspace est mort. SWMRS eux, nous ont montré qu’ils sont là pour rester.

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