top of page
Photo du rédacteurÉlisa Marchildon

Rêves codés : lorsque l’intelligence artificielle joue avec les émotions humaines

« Il faut être curieux, il faut être ouvert et il ne faut pas avoir peur », lance Myriam Achard, directrice des relations publiques et communications au centre PHI, lors du lancement de l’exposition Rêves codés, une rencontre personnalisée avec l’intelligence artificielle (IA).


Photo fournie par le centre PHI

Alors que l’IA fait débat dans les sphères artistiques, le centre PHI décide d’embrasser cette nouvelle technologie, lors de cette première exposition dédiée entièrement à l’intelligence artificielle. Présentée du 9 septembre au 12 janvier, celle-ci combine deux œuvres, Tulpamancer et The Golden Key, des artistes Marc Da Costa et Matthew Niederhauser.


Pour les réticent·es, Mme Achard n’a qu’une demande : la curiosité. « Ce qui est unique avec cette proposition, c’est que c’est toi, en tant que membre du public, qui a une influence sur ce que tu vas vivre. Il ne s’agit pas seulement de mettre un casque de réalité virtuelle et de regarder », affirme-t-elle.


Tulpamancer pour s’ouvrir à soi-même


La première œuvre invite d’abord le public dans un couloir aux portes multiples. Chacune d’elles cache un bureau avec un vieil ordinateur. Désormais isolé·ee, les spectatrices et spectateurs répondent à une série de questions plus ou moins personnelles, avant d’enfiler un casque de réalité virtuelle et de plonger dans la création de l’IA.


Photo fournie par le centre PHI

Chaque individu vit une expérience unique, entre souvenirs et futurs possibles, selon les réponses qu’il ou elle a été prêt à partager avec la machine. Par exemple, au travers d’une description on peut retrouver notre chambre d'enfance ou revivre notre plus beau souvenir. L’appréciation de l’œuvre dépend presque entièrement de chacun, certains peuvent en sortir profondément touchés et d’autres simplement confus. Plus on s’ouvre, plus on est récompensé. Il n’y a pas grand-chose à perdre, l’expérience étant immédiatement supprimée après chaque visite.


L’œuvre est également un reflet des capacités de l’intelligence artificielle, les images étant parfois déformées ou manquant de définition. Une caractéristique dont les créateurs sont pleinement conscients. « Nous avons d’abord présenté cette œuvre en 2023 au festival de Venise et pour nous il s’agit assurément d’une œuvre qui illustre le niveau artistique de l’IA existant à cette époque », précise Marc Da Costa.


The Golden Key pour s’ouvrir à la poésie de ce médium


La seconde œuvre, qui offre une expérience plus collective, mais néanmoins unique, demande aux participant·es d’entrer des informations dans un ordinateur. Ensuite ces dernières sont intégrées à un récit sonore et visuel qui s’appuie sur des milliers de contes folkloriques du monde entier. Projetées sur trois murs, les images créent un environnement envoûtant où des histoires sans queue ni tête s’enchaînent au gré des idées du public.


Cette installation apporte un élément d’humour inattendu. Des combinaisons étranges comme des éléphants taxis, des lapins aristocrates ou des ours mangeurs de poubelles sont le résultat de la collaboration entre les différents membres du public et de l’intelligence artificielle qui se contente d’assembler les mots ensemble, sans se préoccuper du sens.


The Golden Key, décrite comme une « machine à mythes perpétuels » par Matthew Niederhauser, se veut une exploration et une réflexion plus que jamais pertinente sur la place de l’intelligence artificielle dans la création d’histoires faites sur mesure pour chacun, que ce soit de la fiction ou des nouvelles.


Mention photo: Élisa Marchildon

Apprendre malgré tout


Rêves codés n’est définitivement pas pour tous les publics au premier abord, mais elle mérite amplement le détour pour son unicité.. Le public fait partie intégrante du processus de création des œuvres, elles laisseront donc une plus ou moins grande impression selon l’implication fournie dans le processus.


Toutefois, chaque visiteur ou visiteuse peut retirer des réflexions communes sur l’IA, puisqu’elles habitent chaque recoin de cette exposition. Alors si Tulpa, l’entité intelligente derrière Tulpamancer, n’a pas réussi à vous arracher une larme, elle réussira au moins à vous causer quelques questionnements. Rien de plus normal pour une œuvre d’art, car c’en est une après tout. Non ?

Yorumlar


  • Instagram
  • Facebook
  • TikTok
  • X
  • Vimeo
  • YouTube
  • LinkedIn
bottom of page