La semaine dernière, les élèves de l’École d'été 2024 de l'UQAM à Prague ont présenté au public le fruit de leur travail : sept courts métrages, tous plus différents et originaux les uns que les autres.
Mention photo: Lucas Desrosiers
Dans le sous-sol du pavillon Judith-Jasmin se trame une série de projections retraçant la quintessence d’un été formateur et ancré dans les mémoires des participants et participantes. Parents, ami·e·s, simples curieux et curieuses ont découvert le talent de ces cinéastes en herbe.
Près d’une quarantaine d’élèves prennent part chaque année à l’École d’été de l’UQAM à Prague, qui se déroule en juin et en juillet.
Bons baisers de Prague
Prague amoureuse, Prague en noir et blanc, Prague surréaliste et Prague sportive. Comme dans n’importe quelle autre grande ville du monde, la capitale tchèque se vit différemment par ses habitants et habitantes.
Les réalisateurs et les réalisatrices de ces courts métrages, d’une quinzaine de minutes chacun, se sont offert les services d’acteurs locaux jouant, généralement, en langue tchèque. Les élèves avaient le choix de produire soit une œuvre de fiction, soit un documentaire.
Un aspect intéressant qui saute aux yeux dès le premier visionnage : aucun des sept courts métrages ne joue sur la beauté de Prague avec de longs plans contemplatifs, comme un ou une touriste lambda aurait filmé la ville, les équipes de cinéastes préfèrent s’attarder à des sujets humains et universels.
Avant la projection montréalaise, les films avaient aussi été diffusés au milieu de l’été en République tchèque. « En général, des Tchèques viennent assister à la projection à la fin de l’École d’été à Prague. Ils sont très surpris par la qualité des films, et surtout par la qualité de la recherche qui a été faite par les étudiants », explique Denis Chouinard, professeur de cinéma à l’UQAM et instigateur de l’École d’été. « Les gens [assistent à] des documentaires sur des sujets praguois, et ils se disent "mon Dieu, même des Tchèques n'auraient pas été capables de faire ça!". [Les étudiants portent un] regard original, un regard extérieur qui est très particulier », poursuit-il.
Si les trames narratives varient d’un court métrage à l’autre, des thèmes communs comme l'amour, le bien-être ou le pardon se retrouvent notamment dans une romance queer, une légenge juive pragoise, un documentaire sur un quartier vietnamien à Prague ou encore dans le portrait d'un boxeur local.
Denis Chouinard fait part de la force du bouche-à-oreille qui a permis aux organisateurs et organisatrices de l’École d’été de l’UQAM à Prague d’éviter de faire trop de publicité pour le programme. « Des étudiants, pendant qu'ils sont au cégep, sont au courant de [l’offre], et certains viennent étudier à l’école des médias à l’UQAM […] spécifiquement parce qu'ils savent qu'il y a une plus-value à participer à l’École d’été », détaille M. Chouinard.
Un défi pour les futur·e·s cinéastes prenant part à l’École d’été : la barrière de la langue. « Les étudiants qui tournent des films de fiction doivent, pour juger l'interprétation et savoir si une prise est bonne ou pas, se fier à la musicalité de la langue [tchèque] et à l'expression corporelle des acteurs », dit le professeur de l’UQAM.
La cohorte 2024 de l’École d’été de l’UQAM à Prague.
Denis Chouinard détaille qu’une cinquantaine de courts métrages ont été tournés depuis l’instauration de l’École d’été, en 2017. Dans le lot, certaines productions ont été sélectionnées pour des festivals, notamment le Festival international du film de Toronto, ce qui contribue à « la bonne circulation de ces courts métrages », soutient-il.
« On décrit toujours le cinéma comme étant en crise, mais moi je ne suis pas pessimiste, et c’est parce que je suis aux premières loges de la relève. Je me revois, moi et mes collègues de classe, il y a 40 ans, quand j'étais à l'UQAM, et puis je vois tous ceux qui sont aujourd’hui beaucoup mieux formés et plus intelligents, exprime Denis Chouinard. Il y a de la créativité, des connaissances du langage et une soif du cinéma inextinguible qu’on retrouve à chaque nouvelle cohorte », poursuit le professeur en cinéma.
L’École d’été de l’UQAM à Prague est accessible à tous les étudiants et toutes les étudiantes suivant un programme en communication à l’UQAM.
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