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Photo du rédacteurNoémie Rochefort

Portrait: le cachet sans pareil de Sophia Bel



À première vue, l’univers musical de Sophia Bel, tout de pastels et de voix planantes, semble expérimental et joliment innocent. C’est en discutant avec elle qu’il devient impossible de passer outre le cheminement réflexif de l’autrice-compositrice-interprète qui, encore aujourd’hui, agit sur sa griffe électro-pop.


Plus jeune, Sophia chantait dans un groupe pop, Sophia Bel and the 514s. À présent, quoiqu’elle courtise encore ce même genre musical, maintes couleurs se sont ajoutées au tableau qu’est sa discographie. Comme une enfant qui saute d’une flaque d’eau à l’autre, Sophia – qui détient aussi un DEC en chant jazz – navigue habilement entre des sons indie, électro et pop punk. Alors qu’une signature si variée pourrait sonner décousue, celle qui aura bientôt deux EP à son actif sait assembler les textures et rester cohérente dans ce qu’elle propose. Probablement parce que « la créativité est fluide », atteste-t-elle, en entrevue avec Le Culte. « Je ne pense pas trop consciemment à mon style, c’est plutôt une synthèse de toutes mes inspirations », enchaîne-t-elle. Inspirations qui sont notamment puisées chez Avril Lavigne et Blink 182.


Nouvelle chez Bonsound, maison de disques phare au Québec, la chanteuse aux cheveux couleur lime construit doucement les assises d’un monde ludique et bariolé bien à elle. You’re Not Real You’re Just a Ghost, premier monoplage au sein du label, le bonifie sans conteste. La trame entraînante du morceau, dont les sonorités rappellent la pop du début des années 2000, contribue, entre autres, au fait qu’il soit le préféré de l’artiste. « Mes chansons sont souvent smooth et j’aime ça, mais je suis fière d’avoir pu faire quelque chose de plus dynamique et catchy », affirme Sophia. D’autant plus que ses paroles, traduisant une lassitude face au « manque général de communication dans les relations », ont la capacité de rejoindre tous ceux et celles qui s’y attardent.


Les fruits de l’introspection


La musique de Sophia Bel, de morceau en morceau, s’esquisse comme le reflet d’un travail sur soi. « La princesse des morts », titre de ses deux EP, offre une seconde vie au nom péjoratif qui lui était donné à l’école secondaire. Le premier, Princess of The Dead, Vol I, a « débloqué des traumatismes d’adolescence » suite à un processus « très introspectif », mots qui reviendront plus d’une fois durant l’entretien. Ce sont plutôt l’affirmation et la prise de position qui émanent du second EP, Princess of The Dead, Vol II, qui paraîtra le 27 novembre. « À travers le Vol II, j’apprends à m’affirmer après avoir évalué […] pourquoi je me faisais marcher dessus auparavant », explique la musicienne qui avoue, non sans sourire, trouver le surnom qu’elle se faisait donner « assez cool » tout de même.


Voyage Astral, son tout dernier monoplage et son premier en français, s’inscrit lui aussi dans une démarche de réflexion qui va plus loin que l’ambiance décontractée et rêveuse de la première écoute. Coproduite avec son éternel acolyte CRi et en collaboration avec Félix Bélisle, du groupe Choses Sauvages, la chanson réfère aux multiples changements qui adviennent au cours d’une vie; comme quoi « dans une vie humaine, il y en a en fait plusieurs », estime Sophia.


Tranquillement, on comprend combien l’écriture est « thérapeutique et répond à un besoin » pour l’artiste. « 99 pour cent de ce que j’écris vient de moi, de mon vécu », reconnaît-elle. En multipliant les mots sur papier et les teintes à sa production, qu’elle assure avec de plus en plus d’autonomie, Sophia Bel ouvre la porte sur un monde qui se distingue de par sa fraîcheur et sa versatilité. « T’as trouvé ton nuage », chante-t-elle dans Voyage Astral. Nous, on l’a trouvé dans sa musique.

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