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Photo du rédacteurSami Rixhon

Les corps avalés : L’humain désemparé

Dans le cadre de la tournée des Maisons de la culture de l’agglomération de Montréal, la chorégraphe Virginie Brunelle a présenté ce mercredi 1er février sa création Les corps avalés, une œuvre dansée captivante mêlant l’influence des tiraillements du quotidien et la difficulté à s’imposer dans une société effrénée.


Crédits photo : Raphaël Ouellet


Sept interprètes habillé•e•s à la manière de monsieur et madame Tout-le-Monde composaient le pilier central du tableau contemporain Les corps avalés. Se rapprochant, s’éloignant, ne faisant parfois qu’un ou une dans un amas indescriptible ou se liant deux par deux dans la plus profonde des sensualités : tout au long du spectacle, les corps interagissaient dans un environnement qui divise et oppresse, perdant graduellement, malgré les efforts posés, tous leurs repères premiers.

La musique proposée dans cette création de Virginie Brunelle reflète la versatilité du spectacle : allant des airs mécaniques et répétitifs d’un quatuor à corde à une douce mélodie de piano, en passant par des chants d’opéra et même par les notes reconnaissables de Zorba le Grec, tous et toutes ont pu y trouver leur compte.


« Je pense que d’avoir fait beaucoup d’années de musique m’a apporté une sorte de rigueur dans le travail. Toute la musicalité et la rythmique que j’ai acquises durant ces années-là [se] retrouvent dans mes pièces et dans la manière dont je crée », explique la chorégraphe québécoise, qui a d’abord reçu une éducation musicale avant de se tourner vers la danse contemporaine.

Cette pluralité présente dans la musique de Les corps avalés peut aisément être dégagée des autres éléments de la création. Que ce soit dans les accessoires, les jeux de lumière, et bien évidemment, les mouvements, Virginie Brunelle arrive à dépeindre la complexité de l’être humain d’une main de maître, alliant avec brio douceur et fermeté, osmose et rejet, anxiété et soulagement.


« J’aime que le spectateur puisse, à travers mes pièces, avoir des résonances sur ses propres expériences et questionnements », confie la chorégraphe. « J’essaie de parler de nous […] en tant que collectivité, et c’est peut-être parfois le côté plus sombre que je montre. »

Une mention spéciale revient à Milan Panet-Gigon et Sophie Breton - danseuse récurrente des projets de la Compagnie Virginie Brunelle - pour leur duo technique et physique au cours duquel toute la salle retenait son souffle lorsque cette dernière se jetait sans peur dans les airs.


Crédits photo : Vanessa Fortin

Milan Panet-Gigon et Sophie Breton.


La première du spectacle Les corps avalés s’est tenue en février 2020. Les mesures sanitaires ont contraint l’arrêt de la production durant la pandémie, mais les artistes ont pu retourner sur les planches depuis quelques mois.

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