Première édition du Gala des Ema : Marc-Antoine Beaudoin, alias Marco Ema, honore ses amis artistes avec une remise de prix «broche à foin» puis boucle la tournée de Anyway Mommy Love dans la folie contagieuse des Foufounes Électriques.

Mention photo: Gala des Ema
Les pièces du deuxième album et ses autres succès constituent la base de cette soirée des plus désinvoltes. Seulement, un hurluberlu déguisé en Marc-Antoine Beaudoin est venu distribuer des trophées bon marché dans quatre catégories personnalisées pour les gagnants.
Rhétorique des gagnant·es
Chaque artiste empoigne son prix Ema dans une catégorie farfelue les opposant à des sosies générés par l’intelligence artificielle pour ensuite partager les planches avec l'hôte, le temps d’une chanson.
Le premier récipiendaire de la cérémonie n’est nul autre qu’un compagnon de longue date de Marco Ema, Cédrik St-Onge, lauréat du titre de Trésor de la Baie-des-Chaleurs.
La performances vocales de la soirée est, sans contredit, la mélodieuse Kanen, chanteuse multidisciplinaire innue récompensée pour les meilleurs sortilèges de l’industrie.
Le meilleur nom double a été remis, sans grande surprise, à Velours Velours, venu performer Tête en l’air, une pièce de son album sorti en janvier dernier.
Le dernier trio d’étoiles dorées a été remis à l’invitée d’honneur de la soirée, Laurence Jalbert. « J’admire sa voix, c'est une femme qui est impressionnante, intéressante et profondément gentille », soutient Marc-Antoine Beaudoin en entrevue avec Le Culte.
Le « choc des générations » qu’occasionne la remise du prix honorifique est particulièrement intéressant. L’album s’inspire de la relation intergénérationnelle perdue par Beaudoin avec son père. L’une des grandes vocalistes du Québec se prête au jeu et se réjouit d’un public admiratif de son humour, de sa présence scénique et de sa performance du méga succès Corridor.
Papa Paradiso
La colonne vertébrale du dernier album de Marco Ema s’élance sur des zones particulièrement sensibles : « Anyway Mommy Love, est un album que j'ai écrit en grande partie pour mon père qui est décédé, puis, Cinéma Paradiso (2002), c'était son film préféré ». C’était également le ton de la soirée : tout comme l’enfant dans le film, le public apprend la « mort » de cette tournée. L’auditoire revisite l’album pour faire jaillir de bons souvenirs, et Beaudoin tire un trait sur ce chapitre de sa vie marqué par le deuil d’un parent.
Le deuxième étage des Foufounes Électriques, plus décontracté que le Cinéma Paradiso, a vu défiler un grand nombre d'admirateurs aux toupets carrés et aux coupes mullet frisées, vêtu·es de leurs plus beaux habits tant kitsch que amples. Nostalgiques d’un album maintes fois écouté, les spectateurs et spectatrices forment un chœur récitant chaque parole machinalement. Une harmonie règne dans la salle, un pari réussi pour Marco Ema : « On voulait que ce soit lumineux malgré tout », dit-il.
Plaisirs partagés
L’enthousiasme à peine dissimulé, Marc-Antoine Beaudoin est dans sa zone de confort. « J’ai hâte de revoir les gens qui viennent voir mes spectacles », dit-il avant son entrée acclamée, lançant des projectiles de roses à la salle.
La soirée est bourrée de moments cocasses imprévus, tels que le mystérieux sifflement irrésolu d’un haut-parleur, de même que la « malédiction » d’un pied de micro encombrant dans le chemin. Les jeunes artistes présent.es jonglent avec le chaos par l’authenticité qu’on leur reconnaît.
Beaudoin part en « exil pour faire pousser un potiron » bien qu’il enregistre encore de nouvelles chansons. Les membres du groupe Vendôme rejoignent leur chanteur le temps d’une performance de Sous le vent motivant la foule à demander des rappels « En montant le gala, je me demandais si c'était le seul qu'on allait faire », laisse-t-il en suspens.
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