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Mathilde Cloutier

La machine qui enseignait des airs aux oiseaux : parler, bouger, croire



C’est le langage et son rapport au corps qui sert de fil conducteur aux œuvres de la trentaine d’artistes mis en vedette dans l’exposition La machine qui enseignait des airs aux oiseaux, présentée jusqu’au 25 avril 2021 au Musée d’art contemporain de Montréal (MAC).


Imaginée avant l’éclosion de la pandémie, l’exposition creuse le sujet des manifestations tangibles de la culture sur le comportement des humains, autant dans leurs pratiques artistiques que dans l’expression de leur vécu par la gestuelle. L’idée est poussée encore plus loin pour incorporer le spectateur à la réflexion initiale sur le corps et le langage, alors que plusieurs œuvres portent à des interprétations différentes, selon le positionnement du spectateur dans la salle ou sa culture personnelle.


« Comment des corps ainsi isolés, aliénés par un contexte de violente polarisation politique communiquent-ils en tant que corps? », questionnent encore les commissaires d’exposition Mark Lanctôt et François LeTourneux dans le magazine du MAC. Si les mouvements Black Lives Matter et #MeToo ont inspiré plusieurs installations et vidéos choisies, des enjeux comme celui de la préservation des langues autochtones trouvent aussi leur niche au milieu du paysage de la résistance montréalaise.


En théorie, le but intrigant de l’exposition colle aux préoccupations les plus brûlantes de notre génération, en plus d’ajouter une dimension corporelle peu explorée jusqu’à maintenant. En pratique, trouver le lien entre le corps, les œuvres et leurs voisines demande un bon instant de réflexion. Ce qui n’est pas pour dire que La machine qui enseignait des airs aux oiseaux ne vaut pas le détour : malgré leur éclectisme lorsque regroupées, les œuvres brillent presque toutes individuellement.


L’installation sonore Animiikiikaa de Scott Benesiinaabandan, l’œuvre qui se rapproche le plus de la « machine » éponyme et qui diffuse l’enregistrement d’une femme lisant un texte en langue anishinaabe, incarne le mieux l’esprit de l’exposition. Plus fascinante qu’émouvante dans l’ensemble, l’expérience proposée par le MAC offre un autre moment fort avec la lumineuse installation The Eroding Garden, gracieuseté de l’artiste Yen-Chao Lin. Incorporant la technique ancestrale des sourciers et d’autres symboles de la culture populaire associés à l’intuition, cette création aérienne en trois morceaux rappelle l’utilisation controversée de ces outils et de l’instinct humain dans l’exploitation des ressources minières.


L’exposition La machine qui enseignait des airs aux oiseaux est ouverte jusqu’au 24 avril, sur réservation.

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