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Photo du rédacteurFlavie Dubreuil

L’effritement des parades : célébration de l’abondance



Alan Lake Factori(e) foule les planches de la Cinquième Salle de la Place des Arts avec sa plus récente création, L’effritement des parades, présentée par le diffuseur Danse Danse du 19 au 23 octobre. La chorégraphie de plus d’une heure, qui donne vie à une fête païenne marquée par l’abondance, le délire, les cycles de la vie et ceux des saisons, met à l’épreuve l’imaginaire du public. 


Alan Lake, interprète, réalisateur, artiste visuel et chorégraphe, revêt cette fois ce dernier chapeau pour offrir au public une pièce onirique, résultat d’un amalgame entre danse, sculpture et installations vivantes. Sur scène, de grandes toiles de plastique, des branches, des feuilles métalliques, de l’eau et un rideau accompagnent les interprètes. Ils et elles contrôlent tous les changements d’installations sur scène, tout en étant souvent intégré·e·s au scénario.


Inspiré du mythe de Perséphone, L’effritement des parades trace un chemin entre luxuriance, désenchantement et instincts primaires. Les danseurs et danseuses se laissent transporter par la musique originale d’Antoine Berthiaume, qui se marie tantôt à leur état euphorique et déchaîné, tantôt à leur état serein.


Les quatre interprètes Odile-Amélie Peters, Fabien Piché, David Rancourt et Esther Rousseau-Morin se prêtent au jeu de cette cérémonie exubérante. L’opus, ayant comme ligne directrice un langage fluide et animal, alterne entre improvisation dirigée et séquences chorégraphiées. Les artistes exploitent le sol avec une aisance et une agilité remarquables. Leur maîtrise de la gestuelle ainsi que leur synchronisation contribuent grandement à la réussite de la pièce. La performance d’Esther Rousseau-Morin, enceinte au moment du spectacle, est physiquement impressionnante et artistiquement renversante. Les images de maternité qu’Alan Lake a mises de l’avant dans L’effritement des parades, telles que la naissance d’un enfant, deviennent encore plus poignantes.


Tout au long de la chorégraphie, des changements de costume et des accessoires comme de l’argile, des légumes et de la peinture dorée se multiplient. Ces ajouts  deviennent parfois étourdissants, sans toutefois que la focalisation sur la danse s’atténue. En revanche, le crescendo final bombarde le public avec une multitude d’éléments scéniques qui créent un effet de trop-plein. Or, une fois le dénouement de la pièce atteint, tous les aspects s’assemblent afin de dévoiler le sens de l’œuvre, ce qui laisse l’auditoire ébahi. Une chorégraphie salissante, mais épatante.

Les représentations de L’effritement des parades auront lieu jusqu’au 23 octobre à la Cinquième Salle et les webdiffusions en direct se tiendront les 22 et 23 octobre.

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