Je rentre dans la salle. La première chose qui capte mon attention, c’est cette phrase fluorescente mauve. Pour ce qui est du reste, tout est noir. On s’assoit, on attend. Le spectacle se déroule à La Chapelle, scènes contemporaines. Je trouvais ça cool, j’avais l’impression d’être au cinéma, mais en plus, il y avait de l’équipement de DJ au sol, au centre de la petite scène. Ça commence.
À l’écran, je vois des gens. Ils sont super flous, on y voit presque rien. Ils sont dans le noir, eux aussi. On dirait justement une salle de cinéma, avec la manière dont les bancs sont disposés, de bas en haut. Je me replace sur mon siège. Je vois que dans l’écran, à la même place où je suis assise, la personne s’est replacée elle aussi. J’ai compris que c’était nous, la cinquantaine de personnes dans la salle, qui étions à l’écran.
Sur scène, c’est Marie Davidson. Elle s’adresse directement au public, par l’entremise de ses paroles brutes, qui nous révèlent le fond de son spectacle.
Ses textes se basent tous sur son expérience personnelle de vie. Elle traite notamment de la technologie dans l’abus des hashtags, de la consommation de drogue, de l’industrie du show-business ainsi que des relations humaines. D’ailleurs, elle n’hésite pas à faire appel au sarcasme et à l’humour afin d’accrocher chaque auditeur.
Personnellement, il y avait encore plus d’éléments qui attiraient mon attention. Chaque texte était séparé par des chansons, qu’elle interprétait elle-même. Sa musique rythmée créait un style complètement nouveau avec les effets visuels projetés à l’écran. Croyez-moi, j’ai assisté à plusieurs concerts dans ma courte vie, mais jamais un comme celui-là. J’avais l’impression d’entrer en transe, je n’avais jamais vécu une telle expérience. Le travail derrière la synchronisation de la musique et des effets visuels était simplement à couper le souffle. C’était hypnotisant. Oui, c’est bien le mot.
Les projections produites par Londono et Soldi étaient projetées en direct à l’aide de caméras infrarouges. On pouvait tout autant suivre Marie Davidson sur scène que derrière elle, sur l’écran. Plusieurs effets kaléidoscopiques ajoutaient un style très trippy qui était très intéressant à observer.
Considérant que ce spectacle a complètement bouleversé la façon dont je pensais passer ma soirée de Saint-Valentin, il vaut bien le détour! J’ai toujours de la difficulté à mettre le doigt sur le mot pouvant décrire cette performance. À la fois un mélange de poésie, de danse, de chant, d’effets visuels et de production musicale en direct, Bullshit Treshold a su surpasser mes attentes. D’ailleurs, la productrice et élément central du spectacle, Marie Davidson, est l’une des figures principales de la pop électronique contemporaine. Ses albums ont également reçu de élogieuses critiques.
Alors que cette artiste se produit dans plusieurs festivals à travers le monde, tels que OUTLINE (Moscou), OBEY Convention (Halifax), Nuits Sonores (Lyon), CTM Festival (Berlin, Villette Sonique (Paris), SONAR (Barcelone) et plus encore, ne manquez pas votre chance de la visiter durant son passage à Montréal!
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