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Photo du rédacteurGabrielle Proulx

Cygnus: Un halo de création où tout est possible

Le Théâtre de la Ligue Nationale d’improvisation (LNI) présente un nouveau spectacle improvisé : Cygnus. Une nouvelle expérimentation qui ne cesse de briser les barrières du match classique. 



Du 7 au 16 novembre, la troupe de la LNI est en résidence au Théâtre Rouge, au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, afin d’explorer la création à l’extérieur du format de match gravélien. Un spectacle d’une heure et trente minutes où l’improvisation emprunte à la narration du théâtre plus traditionnel. 


D’autres concepts du Théâtre de la LNI tels que L’Usine de théâtre potentiel, utilisent beaucoup plus de contraintes. Le concept et la scénographie originaux, mais simples de Cygnus, ramènent l’improvisation théâtrale à ce qui lui donne vie : ses interprètes. Sans aucun doute, le talent est au rendez-vous. Tous et toutes les interprètes (Réal Bossé, Ève Landry, Ève Lemieux, Sylvie Moreau, Alexandre Nachi, Jean-François Nadeau, Francis Sasseville et Ines Talbi) savent osciller entre l’humour et l’intime, présentant un reflet de la réalité que l’on perd parfois dans des matchs dominés par la comédie.


Simon Rousseau, idéateur et metteur en scène du spectacle, rappelle que ce soir, la scène est un endroit de création, d’essais et d’erreurs, sur laquelle les huit interprètes ficellent une histoire éphémère. Il laisse place à la représentation en paraphrasant Robert Gravel : « ce que l’improvisation perd en poésie, elle le gagne en spontanéité, en vie ».


Halo comme terrain de jeu


Un halo de lumière apparaît sur la scène, créant un espace de jeu circulaire. Les interprètes s’installent en demi-cercle sur une trame sonore de basses profondes et vibrantes, créant une ambiance angoissante. Le spectacle commence. 


Cette musique parsème le spectacle. La nature inquiétante de cette trame ne s’agence pas à l’univers réaliste des improvisations. Les moments musicaux guident plus ou moins la narration et semblent parfois être joués au hasard.


Le premier acte est marqué par la création de personnages. Le hasard choisira des duos différents chaque soir, mais suivra ce même squelette. Pour ce faire, le faisceau de lumière devant Sylvie Moreau s’éteint, signifiant qu’elle est la première invitée sur le terrain de jeu. La lumière devant Francis Sasseville s’éteint à son tour. Une fois rassemblés dans le cercle, l’espace au pied de leur siège se rallume. Le duo ouvre le bal, Moreau incarne une femme inquiète qui souhaite se venger. Sasseville, mains dans les poches, crée un personnage calme, aux multiples secrets. 

Dès lors, le public est pendu aux lèvres des interprètes, curieux et curieuses de voir l’évolution du spectacle. Leur sortie de scène se fait lorsque la zone éclairée devant leurs sièges s’éteint à nouveau, puis deux autres interprètes sont invités à se créer un personnage. Chacun des huit personnages a été introduit brillamment.


Une fois que l’ensemble des interprètes sont passé·es dans le halo de lumière, l’acte deux débute. De nouveaux duos sont appelés au centre et les personnages créés au premier tour révèlent de nouveaux liens.


Être à l’écoute 


Lors du troisième acte, les interprètes peuvent entrer et sortir du cercle à leur guise. Les différentes dynamiques sont explorées davantage afin que tous les personnages soient interconnectés et qu’une intrigue se manifeste. Une écoute et une confiance dans la distribution sont excessivement importantes. Les interprètes réussissent à porter ces huit histoires à terme, dans un chaos musical et lumineux.


Le danger d’une distribution si talentueuse est de se lancer de trop grands défis. Par exemple, lors de la soirée de première, Sylvie Moreau interprète un personnage qui vit de la violence conjugale. Ce personnage nécessite beaucoup de nuances et rime plus difficilement avec humour. Cela rend alors la création plus difficile et chancelante par moments. Elle s’est donc effacée lors du troisième acte, malgré son talent évident d’improvisatrice. Le format improvisé des spectacles lui permettra d’explorer d’autres avenues dans les prochaines représentations.


Une mention spéciale à Ève Lemieux, qui a su rayonner dans le halo. Son personnage cherche à ajouter un brin de folie dans sa vie et à se laisser emporter par les nouvelles expériences. Ceci résume bien le regard avec lequel l’auditoire doit assister à cette expérimentation du Théâtre de la LNI.


Mention photo: Arach’Pictures – Najim Chaoui

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